Yesterday, Mark Jaccard posted a copy of the letter recently sent by 12 Canadian climate scientists and energy experts to Natural Resources Minister the Hon. Joe Oliver.
The letter was actually sent in both official languages. As a service, I've posted the French version below.
The letter describes our concern with the Minister’s statements about climate change and advocacy for expanded fossil fuel production. These issues have been raised here repeatedly in the past few months; an earlier letter I wrote to the Minister purely clarifying the science has not elicited any response.
For coverage of this issue, see recent articles in the Globe and Mail, the CBC online, and watch CTV's Power and Politics today.
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Monsieur le
Ministre Oliver,
En
tant que scientifiques spécialistes du climat, économistes et experts en
élaboration de politiques, notre travail est centré sur la compréhension du
climat et des systèmes énergétiques. Nous sommes d’accord avec vous lorsque
vous dites que « la question des changements climatiques est un problème
très sérieux ».
Certains
de vos commentaires récents, par contre, nous inquiètent. En résumé, nous ne
sommes pas convaincus que votre appui en faveur des nouveaux oléoducs et d’un
accroissement de la production de combustibles fossiles tient sérieusement
compte de la question des changements climatiques.
Pour
éviter les conséquences dangereuses des changements climatiques, nous devrons
réduire de façon marquée notre dépendance aux combustibles fossiles, et faire
la transition vers des énergies plus propres.
Les
infrastructures que nous construisons aujourd’hui auront des répercussions sur
nos choix énergétiques futurs. Si nous investissons en fonction d’une hausse de
la production de combustibles fossiles, nous risquons de nous enfermer dans une
logique de forte production de carbone, ce qui implique une augmentation de nos
gaz à effet de serre (GES) pour les années et les décennies à venir.
Dans
son « scénario des 450 ppm », l’Agence internationale de l’énergie
(AIE) a examiné les implications des politiques nécessaires pour avoir une
chance raisonnable d’éviter un réchauffement global de plus de 2 ˚C. Dans
ce scénario, la demande mondiale en pétrole atteindrait un sommet au cours de
la présente décennie, puis elle descendrait à 10 % sous le niveau actuel
au cours des décennies suivantes. L’AIE conclut qu’à moins d’assister à un
déploiement majeur de la technologie de captage et stockage du carbone, plus
des deux tiers des réserves mondiales actuelles de combustibles fossiles ne
pourront pas être commercialisées. D’autres experts sont arrivés à des
conclusions semblables.
Nous sommes à un point critique. Selon l’Académie
nationale des sciences des États-Unis, « chaque tonne additionnelle de gaz
à effet de serre que nous émettons nous expose à des changements plus
importants et à des risques plus grands ». Plus nous attendrons avant de
passer à une économie à faibles émissions de GES, plus la transition sera
radicale, perturbatrice et coûteuse. L’implication est claire : ce sont
les décideurs actuels qui ont la responsabilité d’agir pour empêcher les
changements climatiques dangereux.
L’AIE nous
met aussi en garde contre les conséquences de la voie que nous suivons
actuellement. Si les gouvernements posent peu de gestes pour réduire les
émissions, la demande en énergie va continuer à croître rapidement et, pour
l’essentiel, ce sont les combustibles fossiles qui vont répondre à cette
demande. Un tel scénario pourrait entraîner un réchauffement de 3,6 ˚C
selon les estimations de l’AIE.
Pourtant,
quand vous défendez, ici et à l’étranger, le développement des combustibles
fossiles au Canada, c’est précisément cette voie très dangereuse que vous semblez
empruntez – et non pas le scénario des 450 ppm qui permettrait de limiter la
hausse à moins de 2 ˚C.
Si nous
voulons vraiment avoir une « discussion sérieuse » sur l’énergie et
les changements climatiques au pays, comme vous l’avez vous-même proposé, nous
devons commencer par reconnaître que nos décisions en matière d’infrastructures
pour les combustibles fossiles auront d’importantes répercussions aujourd’hui
et pour les générations à venir.
Nous vous
demandons de faire en sorte que les émissions de GES liées aux infrastructures
pour combustibles fossiles soient soit un facteur central dans les décisions et
les activités de relations publiques de votre gouvernement en ce qui concerne
les ressources naturelles du Canada.
Il nous
ferait grand plaisir de vous informer plus à fond sur les plus récentes
avancées scientifiques en ce qui concerne les changements climatiques et le
développement d’énergie.
Merci de
porter attention à ces questions importantes.
Veuillez
recevoir, Monsieur le Ministre, l’expression de nos sentiments respectueux.
J.P. Bruce, O.C., MSCR
James
Byrne
Professeur,
géographie
Université
de Lethbridge
Simon
Donner
Professeur
adjoint, géographie
Université
de Colombie-Britannique
J.R.
Drummond, MSCR
Professeur,
physique et sciences de l’atmosphère
Université Dalhousie
Mark Jaccard, MSCR
Professeur,
gestion des ressources et de l’environnement
Université Simon
Fraser
David Keith
Professeur,
physique appliquée, politiques publiques
Université
Harvard
Damon Matthews
Professeur
agrégé, géographie, planification et environnement
Université
Concordia
Gordon
McBean, C.M., MSCR
Professeur,
environnement et développement durable
Université
Western
David Sauchyn
Professeur,
Initiative de collaboration pour l’adaptation des Prairies
Université
de Regina
John Smol, MSCR
Professeur,
Chaire de recherche du Canada sur les changements environnementaux
Université
Queen’s
John M.R. Stone
Professeur
auxiliaire, géographie et environnement
Université
Carleton
Kirsten Zickfeld
Professeur
adjoint, géographie
Université
Simon Fraser
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