Thursday, May 09, 2013

The letter to Minister Oliver from climate scientists and energy experts (en francais)


Yesterday, Mark Jaccard posted a copy of the letter recently sent by 12 Canadian climate scientists and energy experts to Natural Resources Minister the Hon. Joe Oliver.  

The letter was actually sent in both official languages. As a service, I've posted the French version below.

The letter describes our concern with the Minister’s statements about climate change and advocacy for expanded fossil fuel production. These issues have been raised here repeatedly in the past few months; an earlier letter I wrote to the Minister purely clarifying the science has not elicited any response.

For coverage of this issue, see recent articles in the Globe and Mail, the CBC online, and watch CTV's Power and Politics today.

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Monsieur le Ministre Oliver,

En tant que scientifiques spécialistes du climat, économistes et experts en élaboration de politiques, notre travail est centré sur la compréhension du climat et des systèmes énergétiques. Nous sommes d’accord avec vous lorsque vous dites que « la question des changements climatiques est un problème très sérieux ».

Certains de vos commentaires récents, par contre, nous inquiètent. En résumé, nous ne sommes pas convaincus que votre appui en faveur des nouveaux oléoducs et d’un accroissement de la production de combustibles fossiles tient sérieusement compte de la question des changements climatiques.

Pour éviter les conséquences dangereuses des changements climatiques, nous devrons réduire de façon marquée notre dépendance aux combustibles fossiles, et faire la transition vers des énergies plus propres.

Les infrastructures que nous construisons aujourd’hui auront des répercussions sur nos choix énergétiques futurs. Si nous investissons en fonction d’une hausse de la production de combustibles fossiles, nous risquons de nous enfermer dans une logique de forte production de carbone, ce qui implique une augmentation de nos gaz à effet de serre (GES) pour les années et les décennies à venir. 

Dans son « scénario des 450 ppm », l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a examiné les implications des politiques nécessaires pour avoir une chance raisonnable d’éviter un réchauffement global de plus de 2 ˚C. Dans ce scénario, la demande mondiale en pétrole atteindrait un sommet au cours de la présente décennie, puis elle descendrait à 10 % sous le niveau actuel au cours des décennies suivantes. L’AIE conclut qu’à moins d’assister à un déploiement majeur de la technologie de captage et stockage du carbone, plus des deux tiers des réserves mondiales actuelles de combustibles fossiles ne pourront pas être commercialisées. D’autres experts sont arrivés à des conclusions semblables.

Nous sommes à un point critique. Selon l’Académie nationale des sciences des États-Unis, « chaque tonne additionnelle de gaz à effet de serre que nous émettons nous expose à des changements plus importants et à des risques plus grands ». Plus nous attendrons avant de passer à une économie à faibles émissions de GES, plus la transition sera radicale, perturbatrice et coûteuse. L’implication est claire : ce sont les décideurs actuels qui ont la responsabilité d’agir pour empêcher les changements climatiques dangereux. 

L’AIE nous met aussi en garde contre les conséquences de la voie que nous suivons actuellement. Si les gouvernements posent peu de gestes pour réduire les émissions, la demande en énergie va continuer à croître rapidement et, pour l’essentiel, ce sont les combustibles fossiles qui vont répondre à cette demande. Un tel scénario pourrait entraîner un réchauffement de 3,6 ˚C selon les estimations de l’AIE.

Pourtant, quand vous défendez, ici et à l’étranger, le développement des combustibles fossiles au Canada, c’est précisément cette voie très dangereuse que vous semblez empruntez – et non pas le scénario des 450 ppm qui permettrait de limiter la hausse à moins de 2 ˚C.

Si nous voulons vraiment avoir une « discussion sérieuse » sur l’énergie et les changements climatiques au pays, comme vous l’avez vous-même proposé, nous devons commencer par reconnaître que nos décisions en matière d’infrastructures pour les combustibles fossiles auront d’importantes répercussions aujourd’hui et pour les générations à venir.

Nous vous demandons de faire en sorte que les émissions de GES liées aux infrastructures pour combustibles fossiles soient soit un facteur central dans les décisions et les activités de relations publiques de votre gouvernement en ce qui concerne les ressources naturelles du Canada.

Il nous ferait grand plaisir de vous informer plus à fond sur les plus récentes avancées scientifiques en ce qui concerne les changements climatiques et le développement d’énergie.

Merci de porter attention à ces questions importantes.

Veuillez recevoir, Monsieur le Ministre, l’expression de nos sentiments respectueux.


J.P. Bruce, O.C., MSCR

James Byrne
Professeur, géographie
Université de Lethbridge

Simon Donner
Professeur adjoint, géographie
Université de Colombie-Britannique

J.R. Drummond, MSCR
Professeur, physique et sciences de l’atmosphère
Université Dalhousie

Mark Jaccard, MSCR
Professeur, gestion des ressources et de l’environnement
Université Simon Fraser

David Keith
Professeur, physique appliquée, politiques publiques
Université Harvard

Damon Matthews
Professeur agrégé, géographie, planification et environnement
Université Concordia

Gordon McBean, C.M., MSCR
Professeur, environnement et développement durable
Université Western

David Sauchyn
Professeur, Initiative de collaboration pour l’adaptation des Prairies
Université de Regina

John Smol, MSCR
Professeur, Chaire de recherche du Canada sur les changements environnementaux
Université Queen’s

John M.R. Stone
Professeur auxiliaire, géographie et environnement
Université Carleton

Kirsten Zickfeld
Professeur adjoint, géographie
Université Simon Fraser













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